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Sommaire :
1. Le crash du B17
2.
Photo de l'équipage du B17
3. Témoignage de Fred Bulter jr.
4. Témoignage de André Hild et de Joseph Kedinger de Calembourg

1. Le crash du B17

     Le 25 Février 1944, la forteresse volante B17 du 92ème Bomb Group, 326 Bomb squadron surnommée "Vassars Virgin" pilotée par Charles G. Nashold participe à un raid de bombardement sur Augsbourg, en Allemagne.

Sur le chemin du retour, vers 15H, la formation est prise à partie par la défense antiaérienne allemande (Flak), au dessus de Saarebruck.

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     L'avion est touché au niveau de son aile droite par un obus et subit ensuite l'attaque d'un chasseur allemand, ce qui l'oblige à quitter la formation.

Les hommes doivent évacuer l'appareil en parachute, certains atterrissent près de Saarebruck, d'autres se posent entre Sarrelouis et Merzing, d'autres encore arrivent au sol en Moselle, non loin du site du crash de l'avion.

Le pilote, C. Nashold tente de maintenir la machine en l'air mais n'y parviendra pas et l'avion s'écrase près de Laumesfeld en Moselle.

     Pour cette mission, le copilote Speck, l'ingénieur de vol Hangrove et le mitrailleur latéral Vérona avaient été remplacés par James. L. Lilles, William J. Richardson et Lee J. Connors. Ce dernier atterrira près de Sarrebruck ; Rodman, Zeaman et Richardson toucheront le sol près de Sarrelouis ; Fahlstorm et Butler se poseront près de Laumesfeld.

Le mitrailleur dorsal Keller a été tué à son poste de combat par un obus de 20mm tiré par un chasseur allemand, le mitrailleur de queue, Rodman quand à lui a été grièvement blessé par des éclats d'obus à la cuisse droite et au bras droit, ses camarades lui fixent son parachute et le précipite hors de l'avion, il arrivera au sol et sera soigné à l'hôpital de garnison de Merzing.

     Les autres membres de l'équipage qui sauteront par la suite seront tous capturés par les allemands sauf un. En effet, le copilote Lilles parviendra avec l'aide de la résistance française à rejoindre par les Pyrénées l'Espagne d'où, après une courte détention, il parviendra à rejoindre l'Angleterre.

Une forteresse volante B17 - 1944 -

2. Photo de l'équipage du B17

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L'équipage du B17 "Vassars Virgin"

 

 

(ordre de lecture : de gauche à droite)

Debout : Maurice Hargrove (ingénieur de vol), Kay Vanda (transmetteur), Paul Zeaman (mitrailleur latéral), John Verona (mitrailleur latéral), Tommy Rodman (mitrailleur de queue), Earl Keller (mitrailleur dorsal)

Accroupi : Charles Nashold (pilote), Harold Speck (copilote), George Maelstrom (navigateur), Fred Bulter jr (bombardier)

3. Témoignage de Fred Bulter jr.

     Je m'appelle Fred Bulter, ancien Bombardier de l'équipage du Lieutenant Nashold dont le B17 fut abattu le 25 février 1944.

     Notre cible était les usines Messerschmitt près d'Augsbourg. Nous étions en avance de 10 minutes sur la cible et après avoir largué nos bombes, nous survolâmes Sarrebruck lorsque notre avion numéro 623 surnommé "Vassars Virgin" fut touché par un obus anti-aérien au niveau de l'aile droite.

     Nos deux moteurs situés de ce côté étaient hors d'usage ce qui nous obligea à quitter la formation et nous fumes alors attaqués par des chasseurs ME 109 qui endommagèrent notre stabilisateur vertical.

Notre mitrailleur de queue, Tommy Rodman fut grièvement blessé, les autres membres de l'équipage lui bouclèrent son parachute et le poussèrent hors de l'avion. J'ai appris par la suite qu'il avait passé le reste de la guerre dans un hôpital allemand.

Le sergent Ed Keller a lui été tué par un obus de 20mm qui a pénétré dans sa tourelle de mitrailleuse et y a explosé.

     J'ai retrouvé les autres membres de l'équipage après la guerre et j'ai alors appris qu'ils avaient tous survécu.

Le copilote était l'un des premiers à avoir sauté et il avait réussi à parvenir en Espagne puis en Angleterre.

Le navigateur George Fahlstorm a été interné dans le même camp que moi.

Au sujet du pilote C. Nashold qui n'a pas survécu à la guerre, j'ai appris que son corps avait été rapatrié aux USA après la guerre dans le cadre du projet "Sunset".

     Avant d'abandonner l'avion, le pilote avait sorti le train d'atterrissage et ouvert la soute à bombes, signifiant ainsi aux attaquants que l'avion était perdu et que l'équipage allait sauter.

Quand le navigateur et moi avons essayé d'ouvrir la trappe d'évacuation, nous n'y sommes pas parvenus et nous nous sommes rabattus sur la soute à bombes pour évacuer.

     De là, je pouvais voir le compartiment du pilote et je le vis engager le pilote automatique, ce qui provoqua une violent virage à droite dont la force centrifuge me précipita hors de l'avion.

Ceci se passait à 8000 pieds (2500m) d'altitude, et je me rappelle avoir vu un parachute au dessus de moi; ce devait être le pilote, qui était le dernier à être encore en vie à bord lorsque j'ai sauté de l'avion.

     Alors que je me rapprochais du sol, j'étais sûr de me poser dans un champ labouré et d'avoir un atterrissage en douceur.

Mais j'ai joué de malchance et j'ai atterri dans un petit bosquet d'arbres au milieu de ce champ et je suis resté accroché à un de ces arbres.

J'ai alors pensé que j'étais dans une sale posture, très loin de chez moi.

Soudain, un ME 109 s'approcha au dessus de moi et des paysans accompagnés de soldats allemands arrivèrent et me décrochèrent ; dans la chute je me brisai le genou

     Puis, on m'amena dans la ferme de François Baly à Laumesfeld ou j'ai appris que j'étais en Alsace-Lorraine plus précisément entre Laumesfeld et Haute-Sierck.

Après avoir été longuement interrogé par un solide motocycliste allemand, je suis tombé de sommeil.

     Le lendemain matin, j'ai été réveillé par 2 types de la Gestapo, puis poussé dans une voiture qui m'a emmené jusqu'au poste de police de Waldweistroff où j'ai été enfermé dans une cellule. 

     Au matin, la femme du chef du poste de police m'a préparé un petit déjeuner puis on m'a conduit à la gare de Hargarten.

Dans le train, j'ai retrouvé 4 hommes de mon équipage et nous sommes partis pour Thionville pour y rejoindre un aérodrome.

J'y ai été interrogé par un major qui m'a montré une photo prise sur les lieux du crash, on y voyait le corps d'un aviateur, c'était Ed Keller.

Ensuite, nous sommes partis pour Francfort puis pour Oberusel où j'ai subi 3 jours d'isolement avec interrogatoires et peu à manger.

J'ai encore été déplacé après en voiture vers Dulag puis par train vers mon lieu de détention définitif, le stalag Luft 1 à côté de Barth au bord de la Baltique après un périple à travers le sud de l'Allemagne et la Poméranie.

En 1997 Fred Bulter vint rendre visite à la famille Baly à Laumesfeld.

4. Témoignage de André Hild et de Joseph Kedinger de Calembourg

Témoignage recueilli par Roland Geiger en 1997

     C'était le 25 Février 1944 vers 15 H, le ciel était magnifiquement bleu et le soleil brillait de tous ses feux, beaucoup de gens de Calembourg étaient dans la rue.

Soudain on entendit un grondement sourd provenant du sud et qui allait en s'amplifiant.

Et puis nous vîmes l'avion au dessus de Waldweistroff qui s'approchait à faible altitude et avec peine.

On raconte que des hommes avaient déjà quitté l'avion au dessus de Flastroff.

Les gens avaient peur que l'avion ne s'écrase au milieu du village.

     Un homme sauta de l'avion juste au dessus du village et comme son altitude était déjà très faible, il toucha le sol très durement et fit un roulé boulé sur 20 m.

Des habitants du village coururent vers lui mais il brandit un pistolet ce qui les fit reculer. L'homme courut vers la forêt, s'arrêta après 100 m et revint chercher quelque chose dans son parachute et reparti en courant vers la forêt.

     L'avion avait quand à lui continué sa route et il effectua au dessus de la forêt un virage très serré à droite, ce qui lui fit faire demi-tour.

On ne sait pas si le pilote a tenté un manœuvre pour se poser dans les champs ou s'il avait perdu le contrôle de l'avion mais il termina son virage au dessus de la route reliant Laumesfeld à Haute Sierck et accrocha avec son aile droite la ligne électrique qui court le long de la route.

La machine s'écrasa dans la forêt le long de cette route et explosa au contact du sol, un gros nuage de fumée fut visible depuis le village.

Sur place, un gros hêtre avait été à moitié coupé en deux par une des hélices de l'avion.

     Un des membre de l'équipage, Butler, était accroché dans un arbre avec son parachute et un travailleur déporté polonais monta dans l'arbre le décrocher. L'américain tomba au sol et se blessa au genou, il fut ensuite conduit par le polonais à Laumesfeld  chez la famille de François Baly.

De là, il fut conduit au poste de police à Waldweistroff puis à la gare de Hargarten.

Deux membres de l'équipage, Nashold et Keller furent retrouvés morts sur les lieux du crash, l'un gisait dans les débris de l'appareil avec le crâne ouvert. Du second, on ne retrouva que quelques ossements calcinés.

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